Les vestiges gallo-romains sur plusieurs sites de la commune, le nom même du village « Matrinius+ suffixe= propriété de Matrinius » (cf. Gaston Bazalgues, linguiste, spécialiste en études romanes), témoignent d’une occupation précoce de cette terre aux nombreuses sources : dans l’inventaire du petit patrimoine réalisé en 2008 sont recensés 18 sources et lavoirs.
Au Moyen-âge, Mayrinhac appartient à la famille de Castelnau-Gramat, puis à une famille d’Auvergne qui fonde le prieuré de Bonnefont.
Au Vème et VIème siècles, le Haut Quercy devient chrétien ; on construit alors un sanctuaire pour « abriter la messe ».
En 1200 on remplace l’abri trop léger par une nef ; nous en connaissons les plans ainsi que ceux de son clocher central grâce à l’étude conduite en 1848 (pour un projet de restauration) et déposée aux archives départementales de Cahors.
En 1400,la nef a 200 ans; le choeur très abîmé est démoli et reconstruit tel qu'il est aujourd'hui.
En 1680, alors que le cardinal de Noailles était évêque de Cahors, est transféré en l’église de Mayrinhac, le service des 2 chapelains du prieuré de Bonnefont.
En 1761 la paroisse devient indépendante ; elle est séparée de l’archiprêtré de Thégra fort important et très vaste : il comprenait plus de soixante paroisses de Rocamadour jusqu’à l’Auvergne. Le duc d’Ayen, Seigneur de Lentour, obtient des Lazaristes de Cahors qui géraient l’archiprêtré, de pouvoir faire à Mayrinhac une église indépendante ayant son propre curé. (archives départementales SOL623, archives de la famille de Noailles, archives nationales T.193).
En 1846, une lettre du maire pour demander la réparation de la nef est adressée au préfet du Lot : « les mauvais piliers portant le clocher et trois cloches d’un poids considérable, font craindre un malheur imminent ».
En 1856 on démolit le clocher ainsi que la nef ; on reconstruit l’église telle qu’on peut la voir aujourd’hui, le tout en parfaite harmonie avec le chœur rehaussé de 1,50m pour réaliser une toiture uniforme.
La verrière du chœur est percée en 1868, puis en 1872 sont exécutées les peintures au pochoir sur plâtre sur toute la surface de la partie nouvellement construite. Les peintures du chœur sont probablement antérieures mais les motifs de l’ensemble offrent une belle unité.
On pense que les dallages intérieurs proviennent, pour certains, de l’ancien cimetière : en effet, on peut y lire des dates gravées dans la pierre. L’une de ces dalles, à 1m. de la Sainte Table, un peu à gauche de l’axe, présente un intérêt particulier : elle aurait des rapports, par le blason qui y figure, avec la famille des Daraqui ; en effet, au château d’Envergne ayant appartenu à cette famille, on trouve le même blason sur le linteau de la porte ; on peut y voir un lion et de part et d’autre, des besants indiquant la participation aux Croisades ; il s’agit probablement d’une pierre tombale d’une sépulture faite dans l’église.
A l’extérieur, adossé à l’église, se trouve un sarcophage trouvé dans le vieux cimetière ; il daterait du VIIème ou VIIIème siècle : ni avant, ni après cette date on ne les faisait avec une niche pour la tête du défunt, selon les remarques de l’abbé Depeyre de Lacapelle, spécialiste en archéologie, relatées par l’abbé Rouzet.
En cette moitié du XIXème siècle, Mayrinhac-Lentour possède la plus belle église rurale du diocèse de Cahors.
Recherche documentaire: Pierrette Goursat - Bernard Ventach